SORGIN Melusine.....

 

 

Il était une fois, dans un petit village Basque Zugarramurdi niché au creux d'une sombre vallée, un groupe de femmes, les sorcières de Mélusine, qui vivaient recluses, craintes et méprisées par les habitants. La vallée était enveloppée d'une épaisse brume qui ne se dissipait jamais, et les arbres qui l'entouraient semblaient murmurer des secrets terrifiants. L'atmosphère était lourde de malédiction, comme si la peur elle-même flottait dans l'air sur Zugarramurdi.

Ces sorcières étaient différentes de celles dont on entend parler dans les contes. Elles étaient belles, mais leur beauté était trompeuse. Derrière leur apparence séduisante, elles dissimulaient de sombres secrets et de redoutables pouvoirs. Leurs yeux d'un noir profond semblaient vous sonder jusqu'à l'âme, et leurs longs cheveux noirs se mouvaient d'eux-mêmes, comme s'ils étaient animés par une vie propre.

Leur chef, Mélusine, était la plus puissante et la plus redoutée d'entre elles. Ses pouvoirs étaient si grands qu'elle pouvait invoquer les forces de la nature et contrôler les éléments.

Les habitants du village Zugarramurdi la craignaient plus que tout, car ils la soupçonnaient d'avoir causé la mort de plusieurs personnes et d'avoir fait disparaître des enfants au fil des années. La légende racontait qu'elle se nourrissait de la peur et de la souffrance des gens pour accroître sa puissance.

Un jour, une jeune fille du nom de Maritxu, arriva au village. Elle était douce, innocente et n'avait aucune idée du danger qui l'attendait. Les villageois la mirent en garde contre les sorcières, mais elle n'écouta pas leurs avertissements. Maritxu était fascinée par les légendes de Mélusine et rêvait de découvrir la vérité qui se cachait derrière ces histoires effrayantes.

Un soir de pleine lune, Maritxu prit son courage à deux mains et se dirigea vers la forêt brumeuse qui entourait le repaire des sorcières. Elle était convaincue qu'en confrontant Mélusine, elle pourrait libérer le village de l'emprise de la peur et mettre fin à la malédiction.

La forêt était sombre et silencieuse, mais Maritxu sentait qu'elle n'était pas seule.

Les arbres semblaient la suivre du regard et des ombres inquiétantes se glissaient entre les branches. Plus elle avançait, plus l'atmosphère devenait oppressante. Elle sentit la peur s'insinuer en elle, mais elle ne fit pas demi-tour.

Après des heures de marche, Maritxu atteignit enfin la demeure des sorcières de Zugarramurdi un vieux manoir en ruines entouré d'un cimetière abandonné. Les pierres tombales étaient recouvertes de mousse et de lierre, et les squelettes d'animaux éparpillés sur le sol témoignaient du danger qui rôdait.

Maritxu s'avança vers la porte du manoir et l'ouvrit avec précaution. Une bouffée d'air froid et vicié s'échappa de l'intérieur, et elle frissonna. Malgré la peur qui la tenaillait, elle s'enfonça dans les ténèbres du manoir.

Les couloirs étaient étroits et sombres, et les murs étaient ornés de tableaux sinistres représentant les sorcières de Mélusine. Les yeux des sorcières semblaient suivre Maritxu tandis qu'elle progressait, comme s'ils étaient vivants.

Soudain, Maritxu entendit des voix chuchoter autour d'elle. Les sorcières étaient là, dissimulées dans l'ombre, et elles l'observaient avec amusement. Elles riaient de sa peur et chuchotaient des malédictions  à son encontre. 

Maritxu sentit son courage vaciller, mais elle se rappela pourquoi elle était venue et reprit sa marche.

Elle atteignit enfin la salle principale du manoir, où trônait Mélusine. La sorcière était assise sur un trône d'ossements, son regard noir et perçant fixé sur Maritxu.

Autour d'elle, les autres sorcières se tenaient silencieusement, attendant les instructions de leur chef.

"Pourquoi es-tu venue ici, petite fille ?" demanda Mélusine d'une voix glaciale.

"Je suis venue pour libérer mon village Zugarramurdi de votre malédiction", répondit Maritxu d'une voix tremblante.

Un rire cruel s'échappa des lèvres de Mélusine. "Tu es bien naïve si tu crois pouvoir nous vaincre. Ton village est condamné, et tu ne pourras rien y changer."

Maritxu rassembla tout son courage et dit : "Je ne partirai pas tant que la malédiction ne sera pas levée."

Mélusine sourit malicieusement. "Très bien, petite fille. Je te propose un marché. Si tu parviens à résoudre trois énigmes, je lèverai la malédiction. Mais si tu échoues, tu deviendras l'une de nous et serviras notre cause pour l'éternité."

Maritxu hésita un instant, puis accepta le défi. Elle savait que c'était là sa seule chance de sauver son village. Zugarramurdi Mélusine commença alors à énoncer les énigmes, dont chacune était plus obscure et effrayante que la précédente.

La première énigme était la suivante : "Je suis l'écho de la mort, la brise du désespoir. Je hante les nuits et fais frissonner les vivants. Qui suis-je ?"

Maritxu réfléchit attentivement et répondit : "Le vent qui souffle dans la vallée."

Mélusine fronça les sourcils, déçue, mais elle continua :

"Bien, voici la deuxième énigme. Je suis la noirceur éternelle, l'antre des créatures de la nuit. Je dissimule les secrets les plus sombres et engloutis ceux qui osent s'y aventurer.

Qui suis-je ?"

Maritxu répondit avec assurance : "La forêt qui entoure votre repaire."

Melusine  grimaça, mais elle ne renonça pas. "Tu as de la chance, petite fille. Voici la dernière énigme. Je suis l'essence de la vie, la force qui anime les ténèbres. Je dévore les âmes et engendre la terreur.

Qui suis-je ?"

Maritxu était perplexe, mais elle se souvint des légendes sur Mélusine et comprit la réponse : "C'est vous, Mélusine, la sorcière qui se nourrit de la peur et de la souffrance."

Mélusine éclata de rire et ses yeux se mirent à briller d'une lueur maléfique. "Félicitations, petite fille. Tu as résolu mes énigmes. Je tiendrai ma promesse et lèverai la malédiction de ton village Zugarramurdi."

Cependant, Maritxu n'était pas dupe. Elle savait que Mélusine cherchait un moyen de se venger. Avant que la sorcière ne puisse agir, Maritxu sortit un miroir de sa poche et le tendit vers Mélusine. La sorcière fut contrainte de se confronter à son propre reflet, à la noirceur qui l'habitait.

La colère de Mélusine fut telle qu'elle en perdit le contrôle de ses pouvoirs. Les forces qu'elle avait amassées se retournèrent contre elle, et elle fut consumée par les flammes qu'elle avait autrefois invoquées pour terroriser le village. Les autres sorcières, privées de leur chef, s'enfuirent dans la forêt, jurant de se venger un jour.

Maritxu sortit du manoir en ruines, le cœur léger, sachant qu'elle avait réussi à libérer son village de la malédiction. Lorsqu'elle retourna chez elle, la brume qui enveloppait la vallée se dissipa, et les habitants purent enfin vivre sans craindre les sorcières de Mélusine.

Cependant, la victoire de Maritxu avait un prix. Elle avait désormais connaissance des secrets les plus sombres de la sorcellerie, et elle savait que les sorcières restantes ne manqueraient pas de revenir pour se venger. Elle décida de consacrer sa vie à protéger les innocents des forces du mal et à empêcher que le règne de la terreur ne reprenne sur Zugarramurdi

Au fil des années, Maritxu devint une guerrière redoutée, respectée et admirée par les habitants du village Zugarramurdi Sa bravoure et sa détermination permirent de maintenir la paix et la sécurité dans la vallée. Mais chaque nuit, alors qu'elle veillait sur son village, Maritxu ne pouvait s'empêcher de jeter un regard inquiet vers la forêt, sachant que les sorcières n'attendaient qu'une occasion pour reprendre le pouvoir .   

                                                                      CA CONTINUE BIENTOT.....